Article du Journal de Saone et Loire

Nouvel article dans le Journal de Saône-et-Loire

Installé face à la Banque populaire, Alain Jondeau n’est pas peu fier de l’annoncer : « Dans deux ans, je fêterai mes cinquante ans de boucherie-charcuterie ! » Alain n’est pourtant pas né dans le milieu. Seulement voilà, le hasard a voulu que ses parents s’installent à Curgy, à deux pas d’un boucher. « J’allais y traîner à longueur de journée, continue-t-il. Une rondelle de saucisson par-ci, un graton par là : c’était un peu intéressé. Mais surtout, j’étais fasciné par cet homme qui transformait la viande en des dizaines de délicieux produits. À ce moment-là aussi, on procédait encore à l’abattage des animaux à domicile. Toute une époque… »

Débusquer les plus belles bêtes

Dès l’âge de dix ans, aussitôt que l’école lui en laisse le temps, Alain se précipite à l’atelier. Il y fait son apprentissage avant l’heure, et en garde quelques bonnes habitudes. « Aujourd’hui, l’abattage des bêtes se fait à Autun. Pour le reste, je fais toujours comme mon premier-maître faisait. Je vais dans les fermes d’Antully, Auxy ou Curgy débusquer les plus belles bêtes et, surtout, celles qui ont été élevées dans les règles. Je suis sans doute l’un des derniers à le faire. Mais c’est à ce prix qu’on obtient une viande et une charcuterie de qualité. »

Côté charcuterie justement, Alain fabrique tout, sauf le jambon cru et la rosette. « J’ai longtemps eu le même fournisseur pour ces deux seuls produits, explique-t-il. Mais j’en ai changé lorsque la maison a été reprise par des gens qui faisaient venir des cochons de la Communauté européenne. Maintenant, je vais chez quelqu’un qui achète uniquement dans le Morvan. » Quant au reste des produits présents sur l’étalage, la différence est frappante. Le jambon blanc ne suinte pas l’eau, et les terrines et jambons persillés ont le doux et franc parfum de l’authentique.

Au marché sept jours sur sept

Tournant sept jours sur sept dans les marchés de la région, Alain possède aussi un magasin à Torcy, tenu par ses fils Alexandre et Florent. « C’est une affaire de famille, aussi bien pour la fabrication que pour la vente. Mais bientôt, ce sera uniquement leur affaire parce que dans deux ans, c’est décidé, j’arrête ! À mon âge, il est grand temps de penser à autre chose, en particulier de m’occuper de ma petite-fille. Cela dit, ils savent très bien que s’ils ont besoin de moi, je serai toujours là. » Les enfants ont par ailleurs créé un site internet, et proposent la livraison dans toute la France. La relève est bien assurée !

Jean-Marc VUILLAMY (CLP)
VOIR DANS LE JSL

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